L’application de la loi de 1829

Bien que n’ayant pas dans les archives municipales d’indications concernant l’application de cette loi à Saint-Jean, nous pouvons nous reporter aux directives préfectorales en direction des maires du département pour l’imaginer.


Le 16 mars 1830, une circulaire qui rappelle au maire l’existence de la loi, l’informe qu’à compter du 1er avril le facteur du canton lui apportera une boîte destinée à recevoir les lettres, qu’il « aura à faire conserver provisoirement cette boîte dans un lieu sûr, et ensuite de la faire placer dans l’endroit le plus convenable au public ».


Suit un arrêté qui précise les mesures à prendre « pour la pose et le solide placement de la boîte ».

 

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Mur-du-presbyte-re-copie-1.jpgRappelons qu’à l’époque la mairie-école n’était pas encore construite. Comme aucune délibération ne figure au registre des P.V. des conseils, ni aucun arrêté du maire sur le sujet, nous ignorons totalement où fut posée cette boîte.


Sur les cartes postales de la fin XIXe début XXe siècle, ni la mairie, ni aucun des cafés ne présente une boîte aux lettres sur leur façade, même celui de la mère Leroy qui était la cabine téléphonique à l’époque. La seule possibilité reste l’angle du mur du presbytère sur lequel étaient accrochés les panneaux administratifs, position centrale du village. Un extrait de l’une de ces cartes laisse penser, sous toute réserve, qu’une boîte serait scellée dans le mur.


En 1832, le maire reçoit copie d’une circulaire préfectorale l’informant qu’il « est prescrit à l’administration des postes de faire transporter, distribuer à domicile, et recueillir tous les jours, dans les communes dépourvues d’établissement de poste, les correspondances administratives et particulières, ainsi que les journaux, ouvrages périodiques et autres imprimés, dont le transport est attribué à l’administration des postes ».


Boi-te-aux-lettres.jpgToutefois, l’établissement de ce service journalier, ne pouvant se faire qu’en raison des besoins de la localité, le conseil municipal devait le formuler par délibération.

 

Ce ne sera que le 7 août 1836 que le conseil de Saint-Jean adoptera une délibération « à l’effet de demander à ce que le facteur rural vienne dans la commune tous les jours, au lieu de n’y venir que tous les deux jours comme il a fait jusqu’à ce jour.

 Les susdits membres, considérant que souvent des retards pour les envois ou réceptions des lettres et paquets de la mairie sont occasionnés parce que ce facteur ne vient que tous les deux jours, demandent pour éviter tous ces retards, qu’il vienne tous les jours dans la commune, ce qu’ils regardent même comme indispensable ».

 

 


 

Véritable invention améliorée au fil des années, la boîte aux lettres de 1830 se présentait sous la forme d’un coffre en bois d’un modèle unique. Elle était en principe encastrée dans un mur, à proximité d’un lieu public, central, où le passage était fréquent. Seule la porte de ces boîtes évolua afin de faciliter le travail du facteur et d’améliorer l’information des usagers sur l’heure de passage du préposé. Jusqu’en 1900, six modèles de portes existèrent, d’abord en bois puis en tôle, munies d’indicateurs de levées de plus en plus précis.

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