Inventaires après décès

 

Les archives communales renferment un certain nombre d’inventaires après décès qui s’échelonnent de l’année 1717 à l’année 1788.


L’inventaire après décès, dressé généralement par un notaire, énumère, en les prisant, la totalité du patrimoine du défunt, à commencer par ses meubles et objets les plus banals, l’acte étant dressé au domicile, pièce par pièce. Ce qui donne une idée assez précise des anciens intérieurs et de l’état de pauvreté ou de richesse des défunts.


A Saint-Jean la plupart des inventaires figurant dans les archives, sont établis par l’instituteur qui en est le dépositaire avant dépôt chez le notaire.


Dressé quelques jours après le décès ou lors du remariage du parent survivant, généralement à la demande du conjoint survivant, du tuteur des enfants mineurs ou de l’enfant majeur, il permet de répartir les biens du défunt en toute connaissance de cause entre les héritiers.


C’est le cas de l’inventaire de Jean Deschamps dressé le 17 janvier 1717.


Jean Deschamps, bûcheron, demeurant à Saint-Jean-aux-Bois, époux de Simone de la Fontaine, né le 30 octobre 1667 à Saint-Jean, décède le 20 août 1714.


Simone (de) La Fontaine (ou Lafontaine selon les actes) était originaire de Pierrefonds. Elle avait épousé Jean Deschamps en cette localité le 23 octobre 1696. De ce mariage étaient nés plusieurs enfants dont la majorité décède en bas âge. Cependant quelques uns survivent.


Après le décès de Jean Deschamps, sa veuve épouse le 18 janvier 1717 Florent Magnant à Saint-Jean-aux-Bois. C’est dans la perspective de préserver les intérêts des enfants survivants du premier mariage, alors mineurs puisque le plus âgé n’a que 14 ans et le plus jeune un peu plus de cinq ans, que les frères du défunts exigent l’établissement de cet inventaire avant la date du mariage.


Cet inventaire, qui est celui d’un milieu modeste, nous montre que les bûcherons de Saint-Jean, ne vivaient pas, malgré tout, dans un grand dénuement.


Outre les ustensiles d’usage courant assez nombreux, le ménage possédait une vaisselle somme toute importante puisqu’elle est estimée à 80 livres (à titre de comparaison la vache estimée plus loin ne l’est que pour 30 livres). Les meubles comprennent, outre les lits et couchettes, « une paire d’armoires de bois de chêne et de bois de fault fermants à clé, un pétrin de bois de chêne, deux coffres de bois de chêne fermants à clé, un grand et un moins grand », une petite table et une autre petite table ronde de bois de chêne, ainsi que plusieurs bancs de chêne.


Quelques objets de valeur sont inventoriés comme « une croix d’or et une bague d’or et une alliance de fille d’or et une chaîne d’argent ». (probablement provenant de la dot de la jeune mariée)


Les effets personnels sont détaillés ainsi que du linge divers « et huit draps de toile de chanvre, dix serviettes de toile de chanvre, et deux serviettes de lin ».


L’inventaire fait encore état dune pièce de vin, de trois porcs, d’une vache sous poil roux, d’un âne sous poil gris, d’un cent et demi de foin, le tout estimé à 125 livres. L’estimation comparée des effets personnels des époux à celle des animaux, souligne que le linge et habits représentaient une grande valeur.


Il est fait état d’une somme de 560 livres dont 180 de rente. L’inventaire est estimé globalement à 1180 livres. Ces 560 livres en argent soustraites, les biens matériels se montent à 620 livres. Cela correspond à la valeur estimée des inventaires d’autres bûcherons qui oscillent entre 450 et 600 livres.

 

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