Le château de La Brévière (Nouvelles précisions) (2)

 

Le secours national, organisme fondé au début de la guerre de 1914-1918 à l’initiative d’Albert Kahn, était chargé d’apporter de l’aide aux militaires, à leurs familles ainsi qu’aux populations civiles victimes de la guerre.

 

Mis en sommeil pendant l’entre deux guerres, il fut réactivé par un décret du 20 mai 1940, puis un autre, en date du 23 juillet 1940, attribue à l’organisme le produit de la liquidation des biens des français déchus de leur nationalité et un décret du 4 octobre 1940 place le secours national sous la haute autorité du maréchal Pétain.

 

Le secours national va alors être instrumentalisé par le pouvoir. Il va devenir un efficace et formidable outil de propagande, savamment orchestré par le cabinet du maréchal, afin de faire appliquer la doctrine « travail, famille, patrie ». Il agit aussi sous le nom d’ « Entr’aide d’hiver du maréchal ».

 

Puis en consultant le recensement de 1946 nous constatons qu’au château de La Brévière sont hébergés une cinquantaine d’enfants par l’Entraide française.

 

Outre Monsieur et Madame MIDDLETON, sont recensées au château onze personnes aux rôles les plus divers ; une directrice, une institutrice, une surveillante, des monitrices, femmes de ménage et lingère et autres personnel de cuisine et d’entretien.

 

L’entraide française succède à la libération au Secours national pour faire face aux besoins d’assistance de la population française. Charles De Gaulle nomme à sa tête Raoul Dautry, puis Justin Godart. L’un de ses moyens de financer son action a consisté à taxer la délivrance de chaque carte de rationnement de tabac.

 

S’il est avéré que 50 enfants furent hébergés au château de La Brévière par l’entraide française aux lendemains de la guerre, plusieurs questions se posent : combien en furent recueillis par le secours national durant la guerre, à quelle période exactement, d’où venaient ces enfants et qui étaient-ils ? Nous ne trouvons pas de réponses.

 

Etaient-ce des enfants de prisonniers comme certaines maisons d’accueil en recevaient à l’époque ?

 

Seul le dépouillement des archives de ces organismes pourrait peut-être apporter les réponses. Souhaitons que l’un de mes successeurs se penche sur la question.

 

L’entr’aide française fut supprimée en 1949. On peut penser que les enfants restèrent au château jusqu’à cette date, la donation de celui-ci par Olog Aschberg au mouvement syndical suédois n’ayant eu lieu qu’au mois d’avril 1951.

 

En marge de l'article, mais lié avec le secours national, une note du préfet aux maires du département. Comme quoi l'enthousiasme de la population pour acheter le portrait du maréchal n'était pas si évident, malgré le caractère de l'initiative présenté comme "louable".

Le château de La Brévière (Nouvelles précisions) (2)
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