André Breton à Saint Jean aux Bois

 

Parmi les nombreux artistes provenant de différentes disciplines artistiques et ayant séjournés à Saint Jean aux Bois, du moins y étant passés, nous avons eu la surprise d’en découvrir plusieurs dont la visite nous était totalement inconnue.


André Breton-1C’est la découverte d’une photo des archives de la B.N.F. représentant André Breton couché sur l’herbe à Saint Jean aux Bois, prise au mois de septembre 1935, qui a attirée notre attention. Nous avons eu la surprise de découvrir qu’il avait séjourné à plusieurs reprise à Saint Jean, chose qui nous était totalement ignorée.


Cette photo a été prise par la célèbre photographe Dora Maar (Henriette Théodora Markovitch de son vrai nom). Nous avons pensé un instant que cette photo avait pu être prise à La Moussière, mais sur des photos de cette propriété datant des années 1936/37 nous n’avons pas trouvé d’endroit correspondant.


Dora Maar avait également photographiée, toujours à Saint Jean et à la même époque, Jacqueline Lamba. Sur les archives de la B.N.F. la photo est signalée (Jacqueline Lamba à la fenêtre Saint-Jean-aux-Bois) mais est absente.


Jacqueline Lamba, épouse d’André Breton, peintre, décoratrice et plasticienne, a laissé de nombreuses toiles, depuis les années 1935 jusqu’à sa mort en 1993.


Nous ignorons combien de fois André Breton a séjourné à Saint Jean, mais au moins trois fois si nous nous référons à cette photo (septembre 1935), à celle que nous publions demain (juillet 1935) et au manuscrit préparatoire à une interview du journal Combat signé ; “André Breton Saint Jean aux Bois, 24 mai 1947”. 


Voir la copie de ce manuscrit par un clic sur :


http://www.andrebreton.fr/fr/item/?GCOI=56600100485700


Photo. André  Breton couché  sur l’herbe,  Saint-Jean-aux-Bois .  Septembre 1935 .  Auteure Dora Maar photographe.  Epreuve gélatino-aegentique 6×6.  Inv. : AM 2004-163. Avec l’aimable autorisation de monsieur J.D. Pariset, directeur de la médiathèque de l’architecture et du patrimoine.


André Breton est né le 19 février 1896 à Tinchebray, dans l’Orne et mort à Paris le 28 septembre 1966.


Andre_Breton1.jpegLa vie de Breton se confond pratiquement avec celle du mouvement dont il est sans doute le principal représentant littéraire: le surréalisme. Fortement influencé par Paul Valéry, dont il fait la connaissance en 1914, Breton rencontre successivement Jacques Vaché (1916) puis Apollinaire. En 1919, il publie ses premiers poèmes.


C’est alors qu’il fonde avec Louis Aragon et Philippe Soupault la revue Littérature, et y publie (en collaboration avec Soupault) le premier texte surréaliste, Les Champs magnétiques . De 1919 à 1921, il participe au mouvement Dada, et étudie (influencé par Freud, qu’il rencontre en 1921) “l’automatisme psychique”. En 1924 paraît le premier Manifeste du surréalisme . Breton et ses amis fondent en même temps un “Bureau de recherches surréalistes” et une revue appelée La Révolution surréaliste.


andre-breton-copie-1En 1930 paraît le Second Manifeste. Breton définit ainsi le terme “surréalisme” : “Automatisme pychique pur par lequel on se propose d’exprimer soit verbalement, soit de toute autre manière, le fonctionnement réel de la pensée… “.     Définition qui ne rend qu’imparfaitement compte du “programme” surréaliste, lequel, pareil en cela au romantisme allemand aspire à “réconcilier” le rêve et la réalité et à promouvoir une “libération totale” de l’être humain. Bien que Breton ne soit pas le seul surréaliste, il est la figure de proue du mouvement. Figure discutée, parfois autoritaire et sectaire perpétuellement en lutte contre les “déviations” : ainsi successivement de Tzara (I’un des fondateurs du mouvement Dada) d’Artaud (qui prône une “révolution” plus métaphysique) d’Éluard et d’Aragon, qui se rallient au programme révolutionnaire marxiste. Jusqu’à sa mort, Breton incarnera “l’orthodoxie” surréaliste avec une fougue et une passion qui lui sont propres. Entre-temps il aura su donner à son mouvement une ampleur quasi mondiale, tout en le dégageant des équivoques de l’engagement politique (le poète, en 1935, met fin à son “idylle” avec le parti communiste français et s’oriente vers une pensée libertaire).

Source : extraits du Nouveau dictionnaire des auteurs, Laffont, 1994

 




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