Le système métrique décimal (2)

Tableaux de comparaison des mesures de tout genre


Tableaux de Tremblay-1Un ouvrage de conversion des anciennes mesures utilisées dans le département de l’Oise avec les nouvelles avait été mis au point dès 1798 par un professeur de mathématiques du collège de la ville de Beauvais monsieur Tremblay. Cet ouvrage fut adopté par toutes les administrations du département. Plusieurs éditions sortirent des presses. J’en ai retrouvé une de 1823 à la bibliothèque Saint Corneille de Compiègne, ce qui souligne la difficulté à imposer ce nouveau système, ce que souligne d’ailleurs la multiplicité des circulaires à ce sujet.

 

De longues résistances

 

C’est une série de rappels, pris au hasard, que nous retrouvons dans les archives de la commune.

 

2 novembre 1807. Une circulaire du préfet qui rappelle aux instituteurs l’obligation d’enseigner le système métrique et qui demande aux maires de veiller à cette application.


Le 12 février 1812 c’est un décret impérial désirant faciliter et accélérer l’établissement de l’universalité des poids et mesures dans l’empire. Il est suivit de l’arrêté du ministre secrétaire d’état en date du 28 mars 1812 et de l’arrêté préfectoral en date du 7 mai 1813.


Pense-bêtePar une circulaire préfectorale datée du 11 août 1814, le maire est informé que le Roi a décidé, le 4 juillet précédent que “l’établissement du système métrique serait continué sur le plan qui avait été suivi jusqu’à présent“. Cette décision est rappelée le 29 février 1816. Il est joint l’arrêté du ministre secrétaire d’état au département de l’intérieur en date du 21 février 1816.

 

Le 18 décembre 1824. C’est un arrêté concernant la vérification des poids et mesures et qui prévoit une organisation nouvelle en vue de donner au système métrique tous les développements dont il est susceptible.


Le 28 octobre 1833 c’est une circulaire relative à l’adoption définitive du système métrique.


Le 31 janvier 1834 le maire reçoit l’arrêté relatif à la vérification annuelle des poids et mesures dont le passage à St Jean aux Bois le 21 avril suivant. Cette vérification avait lieu régulièrement depuis au moins 1822 comme le confirme j’arrêté préfectoral ci-contre.


Recueil-administratif.jpgLe système métrique a quelques difficultés à s’imposer, c’est ce qui explique ces rappels réguliers. Doit-on s’en étonner ? Pas vraiment car très près de nous, l’on se souvient qu’avant l’avènement de l’Euro, certains, et pas seulement parmi les plus anciens, parlaient encore en anciens francs au-delà d’une certaine somme bien que le nouveau franc datait de 1960, quarante ans plus tôt. Le système métrique mettra environ 50 ans pour s’implanter d’une façon définitive et durable.

 

Jusque dans les années 1830, il n’est pas rare de trouver dans les archives communales, des devis de travaux  établis en anciennes mesures par des artisans du secteur.

 

Il est d’ailleurs significatif de lire dans un devis du 15 avril 1844 concernant le matériel à prévoir pour la nouvelle école : “Modèles des poids et mesures du nouveau système“.


Petit souvenir personnel : Je me rappelle que dans ma jeunesse il existait encore les vérificateurs des “Poids et Mesures“. P1010056A l’époque dont je parle les balances automatiques n’existaient pas encore, la plupart du temps c’était la balance Roberval avec sa série de poids en fonte et en laiton qui était utilisée. Ces fonctionnaires venaient sur les marchés vérifier la concordance des indications gravées sur les poids des commerçants avec leur poids étalon. Ils ajoutaient quelquefois une petite pastille de plomb sous les poids de fonte défectueux pour que leurs valeurs correspondent. Ils y apposaient ensuite leur poinçon.

 

Source : “Le système métrique décimal“ de Christiane Douyère-Demeulenaere et divers.

http://www.histoire-image.org/site/etude_comp/etude_comp_detail.php?i=306

 

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