Le sort du soldat Charles Augustin Labouré

Tous nos lecteurs qui ont regardé mardi dernier sur Antenne 2 la magnifique série « Apocalypse : la première guerre mondiale », ont peut-être remarqué dans la seconde partie diffusée à 21h35 intitulée « Rage » une courte séquence durant laquelle nous voyons un sous marin allemand couler le transporteur de troupe « Gallia ». Vous pouvez la revoir sur « francetvpluzz » en cliquant sur documentaire puis Apocalypse et ensuite en avancant de 17 minutes après le début de l’émission.


Au mois de juillet 2008, paraissait dans le bulletin municipal un article intitulé : Le sort du soldat Charles Augustin Labouré.

 

L’évocation de ce nauffrage nous permet de reprendre cet article en y joignant quelques documents non publiés à l’époque. Vous nous pardonnerez cette reprise.

 

P1100199 copieCharles Augustin Labouré, l’un des hommes de St Jean mort durant la guerre de 1914 / 1918, ne fut pas tué sur le front comme la plupart de ses camarades. Les circons-tances qui entraînèrent sa mort furent cependant tout aussi tragiques 


De la classe 1893 il est, à l’âge de 41 ans, mobilisé dès le mois d’août 1914 et, comme la plupart des hommes de St Jean, versé dans l’infanterie. Il participe donc aux premiers combats.


Puis, la guerre s’internationalisant, il part sur le front de l’est dans les pays des Balkans avec le 113e régiment d’infanterie territoriale.


C’est au mois d’octobre 1916, le 4 plus précisément, au cours d’un déplacement dans ce secteur sur le paquebot « Gallia », croiseur auxiliaire et transporteur de troupes qui portait environ 2.000 soldats Français et Serbes, que son sort est scellé.


Torpillé par un sous-marin ennemi, une des soutes à munitions explose et détruit instantanément le poste radio, mettant ainsi le navire dans l’impossibilité d’appeler du secours.


Des radeaux et des embarcations portant des naufragés sont rencontrés dans la journée du 5 octobre par un croiseur français qui appelle immédiatement sur les lieux les bâtiments de patrouille. Deux embarcations se retrouvent sur les côtes sud de la Sardaigne. Le nombre des hommes sauvés sera de 1.362.


Malheureusement le soldat Labouré ne figurait pas parmi ces derniers. Fut-il tué au cours de l’explosion ou noyé par la suite ? Nul ne le saura jamais !


Suite à ce naufrage, un communiqué du ministère de la guerre informa les familles qui désiraient obtenir des renseignements sur les soldats embarqués sur le « Gallia » qu’elles pouvaient le faire auprès de ses services. Ce communiqué précisait que « les familles peuvent être assurées que toutes les dispositions sont prises pour que les renseignements qui les intéressent leur soient envoyées d’urgence et sans demande. Toute absence de nouvelles devra donc être considérée comme une certitude de non embarquement des leurs sur le navire perdu. »


Dans les faits, ce n’est que le 1er décembre 1917, soit 14 mois après le naufrage que le maire de Saint-Jean est informé, par le communiqué laconique ci-dessous, de la disparition du soldat Labouré. Elle-même avait été signalée le 2 juillet de ladite année au bureau des  archives administratives du ministère de la guerre par un document du tribunal civil.

 

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Document confié par M. Jacques DUCHÊNE que nous remercions


 

La mort du soldat Labouré sera portée le 7 décembre sur les registres de l’état civil de la commune. 


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Étant célibataire, ses parents sont décédés à l’époque, contrairement à la majorité des autres tués à la guerre qui laissèrent des veuves et pour la plupart des orphelins, sa mort laissa néanmoins dans la douleur sa proche famille, son frère César et sa belle-sœur Marguerite notamment (qui habitaient au n° 6 chemin du Ru)

 

Le Progrès de l’Oise du samedi 14 octobre 1916 avait rapporté l’événement en ces termes.

 

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Pour en savoir plus:

Vous trouverez sur le site

: http://chtimiste.com/batailles1418/combats/gallia.htm

de nombreux renseignements sur ce naufrage et le nom de Charles Labouré dans la liste des disparus.


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Odile Robinet (nom de jeune fille Côté), bibliothécaire et conseillère municipale, nous apprend que son grand père paternel, Côté Richard, soldat au 15e escadron du train des équipages militaires, était également sur le “Gallia”. Lui aussi figure parmi les disparus de cette tragédie.


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