Le château de La Brévière (5)

 

Suite des articles sur le château de La Brévière


La fille de Paul de Royer, héritière de son père, devenue semble-il propriétaire du château, le met en vente en 1928.

 

Le château est acheté par M. Olof Aschberg, banquier suédois. On ne connaît pas avec exactitude la date de la transaction. Toutefois, dès juillet 1928 son nom apparaît dans différentes lettres adressées au maire de Saint-Jean.

 

Par contre son nom n’apparaît dans aucun des recensements de la population de Saint-Jean, ce qui laisse penser que lui et sa famille n’habitaient pas le château. Le nom d’Aschberg n’apparaît que dans les matrices cadastrales.

 

A la fin des années 1920, Aschberg et sa famille s’étaient installés en France, où ils avaient acheté le château du Bois du Rocher à Jouy-en-Josas et une maison de ville sur la place Casimir Périer à Paris. Il est fort probable que ces deux endroits leur servaient de résidences habituelles. 

 

 

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Château du Bois du Rocher à Jouy-en-Josas acheté par Olof Aschberg à la fin des années 1920

 

Situons rapidement le personnage.

 

Né en 1877 en Suède, Olof Aschberg était devenu un homme d’affaires prospère et un banquier qui était internationalement connu pour ses sympathies à gauche et pour le rôle crucial qu’il joua en aidant financièrement les bolcheviks en Russie, avant et après la révolution d’octobre 1917, gagnant le surnom de «banquier bolchevique». En 1922, lorsque les soviétiques mettent en place leur première banque internationale sous le nom de Ruskombank constituée d’un syndicat d’anciens banquiers privés tsaristes et allemands, de banquiers suédois, américains et britanniques, les dirigeants soviétiques désignent leur partenaire de confiance en la personne d’Olof Aschberg à la tête de cette banque dont le conseil était composé des représentants des banques citées ci-dessus, ainsi que des représentants du gouvernement soviétique.


Il est allégué qu’une partie des fonds de la Ruskombank ont été détournés par Aschberg pour faire des investissements pour son compte personnel, qui a abouti à une accusation de détournements de fonds contre lui et son retrait en 1924 de son poste de chef de la Ruskombank.


Au déclenchement de la seconde guerre mondiale, Aschberg est interné dans le camp de concentration du Vernet d’Ariège, utilisé par les autorités françaises pour accueillir «Tous les étrangers considérés comme suspects ou dangereux pour l’ordre public». Toutefois, lorsque la France est envahie par l’Allemagne nazie en 1940, les autorités françaises, dont les origines juives d’Aschberg sont connues, le libère estimant que sa vie serait en danger… Il en profite pour s’enfuir avec sa famille au Portugal puis vers les Etats-Unis. Après la fin de la guerre il retourne en Suède.

 

Le 28 décembre 1956, Olof Aschberg et son épouse Siri donnent le château de Jouy-en-Josas à l’U.N.E.S.C.O. qui y tient des réunions d’experts et des séminaires de formation pour le nouveau siège et le personnel de terrain jusqu’en 1984.

à suivre…


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