Le château de La Brévière (6)

 

Le château de La Brévière est mis, comme nous l’avons vu lors d’articles précédents, dès octobre 1933 à la disposition du Comité français de l’Union internationale de secours aux enfants (organisation patronnée par la Croix Rouge) pour qu’il y soit accueilli temporairement des enfants de réfugiés allemands. (Il s’agissait d’enfants de familles juives fuyant pour la plupart le régime nazi)


Après leur départ, au mois de février 1937, M. et Mme Aschberg mettent ce domaine à la disposition de «L’Œuvre du foyer suédois» pour les enfants de républicains espagnols, réfugiés en France. Pour cela ils font entièrement aménager le château à leurs frais, créant au sous-sol des lavabos-douches et installant dans les deux étages de l’immeuble des chambres pour les enfants et le personnel. Ce comité y installe dès le 4 février, 53 enfants de 5 à 14 ans, moitié filles, moitié garçons, orphelins pour la plupart, réfugiés de Madrid, évacué d’abord sur Valence puis en France.


P1010016L’inauguration de cette installation a lieu le mardi 23 février 1937, en présence de Mme Suzanne Lacore, sous-secrétaire d’état à la pro-tection de l’enfance, Mme Henning, ambassadrice de Suède, Mme Araquistan, am-bassadrice de la République espagnole, Mme Vorsberg, députée socialiste au Parlement suédois.


Trois institutrices espagnoles et une interprète sont à la disposition des enfants. Une dame, délégué du Comité français de secours aux enfants, Mme Hasse, qui avait déjà exercé le rôle de directrice avec les jeunes allemands, assure la mise en route de l’œuvre.

 

À leur tour, quelques enfants fréquenteront la classe de M. Condette, instituteur du moment à Saint-Jean : Merin Carmen et Francisco, Garcia Emilio, Lopez José et Rafael, Caballero José, Isabel Arthuro.…

 

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Le château à cette époque


Des rares informations que nous possédons sur la situation du château durant la guerre, il ne semble pas qu’il fut le théâtre d’une occupation par les troupes allemandes. La forêt de Compiègne ayant été déclarée territoire de chasse réservé à Hermann Göring, le château lui aurait été réservé pour son hébergement éventuel. Nous ignorons s’il y mit les pieds, même une seule fois.

 

 


 

Caricature de Mme Lacore parue dans Le Progrès de l’Oise du samedi 27 février 1937.

 

à suivre…

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