Les baux du moulin

 

Le bail suivant est signé le lundi 16 mai 1712 entre « révérend père Pierre LULLIER, prêtre chanoine régulier de St Augustin congrégation de France et prieuré de l’abbaye royale de St Louis de Royallieu transférée à St Jean aux Bois, et révérend père Louis GODARD, aussi prêtre, chanoine régulier économe de ladite abbaye, faisant l’un et l’autre, et représentants la communauté » et « Louis CABAILLE garçon meunier demeurant à Noyon et Marie CENSIER sa femme »

(Archives départementales 2 E 30/130)

(Archives départementales 2 E 30/130)

Ce bail d’une durée de neuf années consécutives devant commencer au jour de noël mil sept cent treize. Il comprend le moulin à eau dudit Saint Jean avec les terres prés maison et lieux en dépendant.

 

1 Premièrement Une pièce de terre contenant trois arpents dix verges, tenant d’un côté au clos de l’abbaye d’autre au petit étang et pré au dessus, d’un bout à la forêt et d’autre à l’enclos du moulin,

 

2 Item Une autre pièce de terre contenant deux arpents et demi, tenant d’un côté au moulin, d’autre à la forêt, d’un bout au ru dudit moulin, et d’autre aux prés.

 

3 Item Une pièce de près contenant huit arpents ou environ, tenant d’un côté au clos Michel, d’autre à la pièce ci-dessus, d’un bout à la forêt, et d’autre à l’enclos de ladite abbaye.

 

4 Item Une pièce de près contenant trois arpents et de mi située à Malassise, tenant d’un côté à la forêt, d’autre aux taillis de ladite abbaye, d’un bout aux prés dudit Malassise, et d’autre à la chaussée du grand étang.

 

5 Item La maison et lieux consistant en une étable, cave à côté ledit moulin, deux rouillis en appentis, avec un autre petit bâtiment séparé contenant une étable, une grange, un hangar, deux chambres hautes, et un grenier au-dessus, avec la jouissance de la queue du petit étang, et un petit jardin.

 

Les preneurs « ont dit avoir bonne connaissance pour avoir le tout bien vu et visité pour du tout en jouir pendant ledit temps »

 

Les charges d’entretien des bâtiments et des enclos sont identiques aux baux précédents avec toutefois le paragraphe qui insiste sur le fait que les preneurs « seront tenus de laisser toujours et sans discontinuation l’eau provenant du ruisseau de St Nicolas par le canal et carpière dudit clos desdits sieurs religieux, pourvoir que ledit canal et carpière dudit clos soit toujours entretenu en bon état, en sorte que l’eau ne puisse sortir pour couler audit moulin et d’entretenir le cours de l’eau jusqu’au clos » ainsi que « le cours au dedans dudit clos depuis l’entrée de la muraille jusqu’à la sortie de la guérite qui est vers le moulin, qui seront entièrement aux frais et dépens desdits sieurs religieux, comme au delà seront tenus lesdits preneurs d’entretenir à leurs frais et dépens le cours de l’eau desdits fossés qui sont au-dessous dudit moulin, les nettoyer, ou draguer, relever et les tenir toujours nets d’herbes, ensemble les fossés appelés étangs de l’enclos de la maison, que lesdits preneurs seront tenus de nettoyer, ou draguer, et tenir nets de toutes herbes et immondices »

 

Le présent bail est « fait aux dites charges, et outre moyennant la somme de deux cents livres en argent, quatre poulets à la Saint Louis, quatre chapons à Noël, un porc gras près à tuer au vingt un décembre au lieu de deux cochons de lait, et vingt livres de beurre à la Saint Jean le tout de ferme et redevance que pour ce ledit preneur en dit noms promet et s’oblige solidairement comme dessus rendre et payer par chacune des dites neuf année aux dits sieurs religieux, savoir lesdites deux cents livres en deux termes égaux qui sont Saint Jean Baptiste et Noël, et les autres choses comme il est dit ci-dessus, dont les premiers six mois du paiement écheront au jour de Saint Jean Baptiste mil sept cent quatorze, et le second au jour de Noël de la même année, et ainsi continuer de terme en terme jusqu’en fin et expiration du présent bail ».

 

Ce bai est « Fait et passé audit Saint Jean aux Bois juridiction et prévôté foraine de Compiègne pardevant Henry François DEBLOIS notaire tabellion royal audit Compiègne, en présence de Louis GUEUDELIN cuisinier de ladite abbaye de Saint Jean aux Bois, et Jean SAVARY maître d’école demeurant audit lieu de St Jean aux Bois, L’an mil sept cent douze le lundi seizième mai après midi »

 

Louis et Marie CABAILLE s’intègrent parfaitement à Saint-Jean puisque leur naîtront dix enfants, Pierre le 15 octobre  1713 ; Marie Louise le 19 mars 1715 ; Jean Louis et Nicolas le 8 juin 1716 ; Marie Louise le 16 janvier 1718 ; Pierre Antoine le 28 mai 1719 ; Louis François le 25 décembre 1720 ; Jean le 21 février 1722 ; Claude le 22 avril 1723 ; Antoinette le 7 juillet 1724.

 

La pauvre Marie CENSIER décède le 10 juillet 1724 âgée de seulement 36 ans vraisemblablement des suites de ce dernier accouchement. Louis CABAILLE se remarie avec Marie Sulpice BONNARD.

 

De ce second mariage naîtront cinq enfants : Pierre Alexis le 15 août 1725 ; Marie Louise Thérèse le 6 janvier 1727 ; Marie Geneviève le 3 septembre 1728 ; Marie Louise le 17 novembre 1729 ; Marie Louise Antoinette le 17 janvier 1731

 

Comme il était fréquent à cette époque la mortalité infantile frappe durement cette fratrie. Marie Louise le 7 novembre 1715 ; Nicolas le 2 septembre 1716 ; Jean Louis le 1er juillet 1717 ; Pierre le 11 avril 1718 ; la seconde Marie Louise le 11 septembre 1719 ; Antoinette le 29 juillet 1725 ; Pierre Alexis le 8 février 1726 ; Claude le 16 octobre 1726 ; Marie Louise Thérèse le 2 septembre 1727 ; Louis François le 20 janvier 1728 ; Marie Geneviève le 3 octobre 1730 ; Marie Louise le 19 octobre 1730 ; Marie Louise Antoinette le 4 février 1731.

 

Louis ABAILLE décède le 31 mai 1731 au cours de son second bail.

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