Le système métrique décimal

La  variété des mesures sous l’ancien régime.


A la veille de la révolution, les mesures en usage en France présentent une très grande diversité : perche, toise, pied, pouce, aune, muid, setier, boisseau, pinte, livre, once, grain, etc. Non seulement elles varient d’une région à l’autre, mais encore une même dénomination peut recouvrir des réalités très différentes selon les localités.


Concernant les mesures de longueur, la toise était censée mesurée 1m949, le pied 0m324, le pouce représentait la douzième partie du pied soit 0m027 et la ligne la douzième partie du pouce.

 

Mesures-agraires.jpg


Nous donnons (ci-dessus) à titre d’exemple, une idée de la diversité des mesures agraires et ce pour le seul canton de Compiègne.

 

Usages et explicationsIl existait également un tableau de conversion des mesures pour le Valois, comme indiqué ci-contre, avec un mode d’emploi joint.

 

Un tel système, sources de confusions et d’embarras, constitue une entrave au commerce et à l’industrie dont l’essor réclame un système unifié. De plus, les développements récents des sciences – en particulier l’intro-duction de la mesure, avec notamment les travaux de Lavoisier en chimie – rendent nécessaire l’adoption d’un système de mesure universel et précis.

 

Tables-des-mesures-du-Valois.jpg

 

(Somme toute assez simple si on suit les explications, n’est-ce pas ?)

 

Sous l’ancien régime, plusieurs tentatives de simplification et d’uniformisation avaient déjà été faites, malheureusement sans succès, et la réforme des poids et mesures reste une des revendications les plus fréquemment exprimées dans les cahiers de doléances.


L’uniformisation des poids et mesures


Dès le 8 mai 1790, la Constituante adopte, sur proposition de Talleyrand, l’idée de l’unification du système de mesure et en confie l’étude à une commission de l’Académie des sciences. Celle-ci rend un rapport en mai 1793 proposant d’adopter la dix-millionième partie du quart de l’arc du méridien terrestre, comme longueur de ce qui sera appelé “mètre“.


En adoptant cette nouvelle unité de mesure ainsi que la division décimale, recommandée dès 1790, c’est le système métrique qu’adopte la loi de 1er août 1793. Les nouvelles unités de mesure sont désormais dénommées mètre, gravet (ensuite gramme) et cade (ensuite mètre cube).


Ces dispositions étant obligatoire pour l’ensemble de la France au 1er juillet 1794.


L’utilisation du système métrique

 

Après la terreur, qui perturbe gravement la mise en œuvre de ces réformes, les travaux sont repris et débouchent sur la loi du 18 germinal an III (7 avril 1795) qui fixe la nomenclature actuelle des unités de mesure de surface, de capacité et de poids.

 

Les étalons de poids et de longueur, prêts en juin 1799, sont légalisés le 10 décembre 1799 et deviennent obligatoires en décembre 1801. Mais il va falloir encore beaucoup de temps et de textes, comme nous allons le voir pour arriver à l’instauration définitive du système métrique en 1840, rompant avec la mixité métrologique autorisée depuis 1816. Par l’installation d’un service de vérification des Poids et Mesures, l’état veilla à la disparition de centaines de systèmes de l’ancien régime.

( à suivre)



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