Adieux aux deux hêtres

 

Depuis près de quarante ans que je les voyais, sinon quotidiennement du moins plusieurs fois par semaine, me dominant de leur haute taille, ça me rend tout triste de ne plus les voir. De ne dominer à mon tour que les restes de leur splendeur.

Adieux aux deux hêtres
Adieux aux deux hêtres

Evidemment, lorsque je passais près d’eux, ils ne me parlaient pas. Mais la forêt à tant de choses à dire à celui qui sait l’écouter.

 

C’est sûr, dira-t-on, il est nécessaire que la forêt se régénère, que les plus vieux arbres laisse la place aux jeunes plans, qui à leur tour deviendront grands et robustes.

 

N’empêche, ce n’est pas sans nostalgie qu’on les voit ainsi partir.

 

Quarante ans, pour nous humain, c’est un long moment de notre vie qui part avec eux. Que de faits se sont produits durant ce temps. Le village a bien changé, s’est transformé.

 

Tous les anciens Solitaires qui, depuis, nous ont quitté. Des plus jeunes les ont remplacé. Ainsi va la vie. Et la tête reste pleine de souvenirs.

 

Ces hêtres, peut-être que leurs grumes vont connaître une autre vie. Elle verront, qui sait, d’autres cieux, voyagerons, pourquoi pas, jusqu’en Chine ; visiterons des fabriques de meubles, de chaises ou plus vulgairement de caisses.

 

Il faudra se faire à l’idée de ne plus les voir. Quand même, c’est un sacré vide à leur place !

Adieux aux deux hêtres
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