Le satyre puant

Ce champignon, est courant en forêt de Compiègne de la fin de l’été à l’automne. On l’appelle couramment : phallus impudique,œuf du diable ou satyre puant. Il a, entre autre, la particularité d’émettre lorsqu’il se décompose et cela très rapidement, une odeur pestilentielle insupportable. En forêt, à l’air libre, on le sent à plusieurs mètres ; dans un lieu fermé, c’est intenable.


P1010094.JPGLes boules puantes, qu’écolier on cachait sous le bureau du maître, paraissent bien ridicules comparées à l’odeur de ce champignon.


L’anecdote que je vais vous conter tient à cette particu-larité.


Cela se passait il a une trentaine d’années, alors que j’étais encore en activité dans un grand quotidien parisien paraissant en début d’après-midi.


Chacun sachant où j’habitais, un jour d’automne la conversation était venue sur les champignons. Parlant de ce fameux Satyre puant, un des chefs rotativistes qui n’était pas le dernier à manier la plaisanterie, me demanda si je pouvais lui en amener un pour voir, me dit-il, comment il était fait.


Le lendemain matin, de bonne heure, j’en ramassais un jeune spécimen et l’amenais avec moi. Évidemment le chef en question ne manqua pas de faire ses commentaires, mais le champignon, que j’avais mis dans un sac plastique commençait vraiment à émettre des vapeurs pas très alléchantes.


P1010097.JPGAlors ne vint-il pas à l’idée de ce plaisantin de dire : “Je vais le mettre dans le bureau de G.”. Ce qu’il s‘empressa de faire. G. était le personnage communément dénommé “pointeau”. C’est lui qui reçoit, contrôle les chiffres de tirage et donne l’ordre du démarrage de l’impression du journal.


Déjà, la porte du bureau fermée tout l’étage commençait à empester. Alors, quand sur les coups de midi le personnage en question arriva et qu’il ouvrit la porte, c’était intenable. Quel scandale il fit, déclarant que le journal ne sortirait pas tant que des mesures ne seraient pas prises pour éliminer cette odeur. Il téléphona à la direction provoquant un branle-bas de combat dans tout l’immeuble. Une équipe de nettoyage fut dépêchée pour rendre les lieux propres et inodores à grand renfort de désinfectants. Enfin à 13 heures 30 les lieux étaient nets et le journal put être tiré normalement.


Ainsi ce champignon inoffensif malgré son allure faillit un jour provoquer une catastrophe bien malgré lui.


Lorsque j’en vois un en forêt je ne peux m’empêcher de penser à cette journée que je n’ai pu me retenir de raconter.

 

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10 réflexions sur “Le satyre puant”

  1. Chouette anecdote. Je ne connaissais pas cette histoire .

    Vous partez vous promener un peu ?

    J’essaye de créer un blog pour l’association mais je suis empétrée.

    Bisous à vous deux.

    1. J’ai longtemps hésité à mettre cet article à cause de la forme très subjective du champignon.

      Apparemment ça n’a choqué personne.

      Jacqueline vient quelquefois aux marches du mardi, mais c’est tout. Quant à moi pratiquement tous les matins je sors. Ce matin j’ai fais dans mes sept à huit kilomètres. Ça maintient la forme. Je
      fais aussi de belles photos pour le site.

      Qu’est-ce donc qui t’empêtres dans la création de ce blog ?

      Bises à tous deux.

    1. Merci beaucoup et heureux d’avoir de tes nouvelles maintenant que tu es loin d’ici. Bonnes vacances à toi aussi, si tu ne les as pas prises.

      Nous t’embrassons

    1. J’ai bien noté. Alors bon courage et à bientôt pour te lire. En ce qui me concerne c’est la reprise.

      Et passe une bonne journée.

      Bises.

  2. C’est finalement une belle histoire mais dis-moi Robert: après çà ils n’ont même pas pensé à te virer du journal “le monde” ?

    1. Cet article trainait depuis plusieurs mois. Je me demandais s’il ne choquerait pas à cause des photos. Et puis non finalement. En ce qui me concerne je n’ai été que spectateur (privilégié).

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